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En période d’incertitude, les petites choses sont belles

Claus Jepsen, Chief Product and Technology Officer, Unit4

Nous entrons dans une période d’expérimentation et d’innovation, tandis que la nouvelle vague de technologies ultra-performantes parvient à maturité et bénéficie d’une adoption à grande échelle. Cet instant pourrait être une occasion unique pour les petites entreprises et les organisations du secteur public de prendre de l’avance sur leurs rivaux plus importants. Face à la rapidité du changement, l’heure est venue pour les petites entreprises de tirer parti de l’avantage concurrentiel que leur confèrent leur petite taille, leur agilité et leur capacité d’adaptation, mais également d’utiliser leur flexibilité pour réagir rapidement et rompre le statu quo, afin d’identifier de nouvelles opportunités.

Examinons les facteurs essentiels qui influencent cette évolution :

  • Les technologies fondamentales migrent dans le Cloud. La question de savoir s’il faut déplacer les applications fondamentales pour entreprises (par exemple, les solutions de planification des ressources d’entreprise (ERP), de gestion du capital humain (HCM) et les solutions financières) dans le Cloud a été largement résolue. La plupart des entreprises reconnaissent que la migration dans le Cloud est essentielle à l’exécution de leurs activités au 21e siècle. Elle allège la charge exercée sur les ressources, mais surtout, elle offre les fondations indispensables à l’adaptabilité.
  • L’innovation repose sur une infrastructure essentielle épurée. La migration dans le Cloud encourage les entreprises à réexaminer leurs processus opérationnels, établissant ainsi une nouvelle discipline rationalisée, tandis qu’elles cherchent à adopter des processus normalisés. Mais surtout, cette évolution encourage l’intégration des données. Cette fondation épurée assure à l’innovation de reposer sur une vision cohérente et précise des informations dont dispose l’entreprise, et permet également d’associer ces dernières à des sources externes, afin de rendre la prise de décisions plus sophistiquée et plus rapide.
  • Il existe des outils permettant de décentraliser l’innovation. Les modèles et outils à programmation schématique, les conteneurs et l’approche open source encouragent un développement plus dynamique des processus opérationnels. Et surtout, ils redonnent le contrôle aux collaborateurs qui aspirent à développer des innovations nouvelles. Grâce à ces outils, les utilisateurs n’ont plus besoin de disposer d’une connaissance approfondie de la programmation pour créer des fonctionnalités ; et si l’équipe informatique a mis en place des politiques et des procédures adéquates, les nouvelles fonctionnalités s’intégreront efficacement à la fondation.
  • L’IA et l’automatisation atteignent un nouveau point d’inflexion. Accenture affirme que nous entrons dans une période caractérisée par l’émergence de technologies plus humaines. Au regard des solutions ERP, l’IA réduira incontestablement le volume de tâches banales que doivent effectuer les utilisateurs, et elle soutiendra ces derniers dans leur travail en leur permettant d’agir et d’anticiper la demande. Il existe des opportunités d’améliorer l’expérience utilisateur ; c’est pourquoi nous nous intéressons aux chatbots améliorés par l’IA. La vision à long terme, cependant, consiste à comprendre de quelle manière l’IA peut réduire le coût des prédictions et accélérer la vitesse de prise de décision.

Historiquement, seules les grandes entreprises auraient eu accès à cette technologie ; toutefois, comme l’a démontré OpenAI, les grands modèles de langage (LLM) vont devenir beaucoup plus accessibles. Cette évolution encouragera l’innovation à la périphérie, car les petites entreprises seront en mesure d’exploiter les outils basés sur l’IA pour créer des solutions et générer des informations dédiées à des niches sectorielles spécifiques. Les petites entreprises pourront également cibler ces micro-opportunités au niveau de la longue traîne. En effet, il sera plus difficile pour grandes entreprises de disséminer leurs investissements dans une multitude de projets dans l’espoir de les voir devenir des opportunités de revenus plus importantes, pouvant être développées ultérieurement.

Nous constatons que l’innovation technologique offre de nombreuses opportunités aux moyennes entreprises dans certains de nos secteurs essentiels, notamment ceux des services professionnels et des organisations à but non lucratif.

Les sociétés de services ont l’habitude de gérer des équipes déployées sur le terrain ; après la pandémie, toutefois, le télétravail et le travail virtuel ont atteint des niveaux inédits. Pour ces équipes, il est essentiel de disposer d’une source d’informations unique, capable de soutenir une gestion efficace de la facturation et de l’utilisation. La superposition d’outils basés sur l’IA et d’outils d’automatisation ajoute davantage de sophistication à la collaboration avec les clients. L’utilisation des grands modèles de langage (LLM) aux fins de l’analyse des données historiques des services financiers et des ressources humaines peut permettre de réduire le coût des prévisions des domaines dans lesquels la demande de services atteindra des seuils critiques. Les outils basés sur l’IA pourraient également aider les équipes locales à surveiller les données relatives au marché et à la concurrence, afin d’informer les décisions en matière de conseil stratégique aux clients.

De même, pour les organisations à but non lucratif, chaque crise est différente. Si la normalisation des processus opérationnels est utile pour renforcer les synergies à l’échelle d’une entreprise, il demeure important de disposer de la flexibilité indispensable pour s’adapter à des scénarios particuliers. C’est ici que le fait de disposer d’une fondation épurée, associée à l’accès à des outils à programmation schématique, permet aux entreprises de décentraliser l’innovation. Par exemple, si une organisation à but non lucratif fournit du matériel médical dans plusieurs zones sinistrées, la capacité d’examiner les données locales afin d’anticiper l’apparition d’éventuels points de tension est inestimable. Et si une organisation à but non lucratif pouvait utiliser l’IA pour analyser des dossiers médicaux anonymes, afin d’identifier la présence d’un pic de patients présentant une pathologie particulière ? Les équipes locales pourraient utiliser la fondation épurée, offrant une vue unifiée des informations à l’échelle de l’entreprise, pour connaître les stocks médicaux disponibles, mais elles pourraient également développer des fonctionnalités permettant de mieux anticiper la demande.

Les technologies modernes rendent l’innovation plus accessible et plus dynamique. L’approche de la programmation schématique réduit le besoin de compétences technologiques spécialisées pour développer l’innovation, tandis que la présence d’une fondation ERP dans le Cloud rend l’infrastructure informatique plus économique et plus évolutive. L’ajout de l’IA générative rend l’innovation plus réactive et plus ciblée.

La valeur réunie du Cloud, de la programmation schématique, de l’IA et de l’automatisation réside dans la capacité à encourager la collaboration et l’agilité. Il n’est pas forcément aisé pour les grandes entreprises de s’engager dans cette voie ; c’est justement ce qui fait que « les petites choses sont belles ».

Si une équipe cultive un état d’esprit et une structure similaires à l’adoption de modèles de développement agiles, elle pourra expérimenter avec la technologie, créer de nouvelles fonctionnalités opérationnelles et évaluer leur valeur pour l’entreprise. Si une nouvelle fonctionnalité s’avère efficace, elle peut être partagée en tant que service à l’échelle de l’entreprise ; et dans le cas contraire, une équipe plus restreinte peut rapidement s’intéresser à l’opportunité suivante. L’objectif des équipes qui opèrent à la pointe de l’innovation est de pouvoir interagir avec des clients confrontés à des défis réels et d’utiliser la technologie pour s’adapter et améliorer les performances opérationnelles grâce à l’innovation. Les entreprises qui se montrent prêtes à adopter un état d’esprit beaucoup plus collaboratif, orienté services, remporteront davantage de succès dans la prochaine phase de l’économie mondiale. Si la volatilité demeure la norme, celles qui sauront s’adapter seront celles qui auront les plus grandes chances de prospérer.

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