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Christopher Govaerts (Nagelmackers) souligne que la tendance actuelle continue de pointer vers un atterrissage en douceur dans les économies occidentales, avec des perspectives qui sont désormais plus favorables pour certains marchés émergents.

Christopher Govaerts (Stratégiste en chef chez Nagelmackers) souligne que les marchés financiers ont intégré un scénario d’atterrissage en douceur des économies occidentales, ce qui s’est traduit par un redressement des performances pour les actions de croissance et par des performances positives pour les marchés obligataires. « Sans vouloir être un oiseau de mauvais augure, j’ai quand même quelques doutes concernant ce scénario ».

Il estime notamment qu’aux Etats-Unis, de nombreux indicateurs pointent aujourd’hui vers une récession qui pourrait se produire d’ici la fin 2023/début 2024 ; tandis que l’Europe a déjà été en récession technique durant les derniers trimestres. « Mais de plus, en regardant les indicateurs avancés, rien ne permet aujourd’hui d’affirmer que nous allons assister à une accélération de la tendance économique durant les prochains mois ».

Normalisation

L’inflation va toutefois se modérer, avec un taux d’inflation « core » qui devrait toutefois rester plus élevé que par le passé, en particulier au niveau européen. « La normalisation dans ce domaine va prendre beaucoup de temps en raison des pressions provenant du marché du travail. Nous espérons une baisse sous 2,5% pour le printemps 2024 aux Etats-Unis, et probablement pas avant 2025 en Europe ». Il souligne être dans l’ensemble plus pessimiste pour l’Europe que pour les Etats-Unis concernant les attentes économiques des prochains mois.

Dans le même temps, les politiques monétaires vont rester restrictives, sans détente sur les taux directeurs attendue d’ici la fin 2023. « Les politiques budgétaires vont également être beaucoup moins expansionnistes que dans un passé récent, notamment suite aux discussions budgétaires tendues au niveau américain, qui limitent désormais la marge de manœuvre du gouvernement Biden pour stimuler l’économie ».

Potentiel limité

Ce contexte d’atterrissage en douceur devrait rester favorable aux investissements sur les actions, mais la hausse des marchés depuis le début de l’année limite aujourd’hui le potentiel haussier pour les prochains mois, plus particulièrement au niveau des actions européennes. « Le risque de récession n’est aujourd’hui pas du tout pris en compte par les grands marchés ».

Au niveau du secteur technologique, qui a soutenu la croissance des marchés depuis le début 2023, Christopher Govaerts souligne que la hausse des valeurs exposées sur l’intelligence artificielle n’a pas encore atteint le statut de « bulle financière ». Il pointe notamment que la liquidité disponible va devenir plus limitée, et que les investisseurs retail sont pour le moment restés à l’écart de ce mouvement. « Dans notre portefeuille, nous avons une préférence pour les actions de qualité ».

Exposition obligataire

Dans le même temps, les marchés obligataires ne doivent plus être nécessairement sous-pondérés. « Nous avons relevé notre exposition sur les marchés obligataires depuis le début de l’année, et allongé les maturités en portefeuille en nous positionnant sur la dette d’entreprise de bonne qualité. Dans le même temps, la dette à haut rendement nous semble aujourd’hui pleinement valorisée, et nous pensons qu’il faut être aujourd’hui plus prudent face au risque de récession et de hausse de défaut pour les prochains mois ».

« Enfin, le potentiel est également limité sur les matières premières ; et le dollar devrait probablement se déprécier légèrement vers un niveau de 1,12 dollar face à l’euro ». Si Christopher Govaerts estime à 70% la probabilité d’un scénario d’atterrissage en douceur, une évolution économique moins favorable (inflation plus élevée, récession forte) est aujourd’hui estimée à 20%, ce qui serait défavorable à la plupart des classes d’actifs à risque (actions, obligations à haut rendement).

Parti émergent

Sur les marchés émergents, il pointe que les grandes économies asiatiques devraient retrouver un rôle moteur dans la dynamique de la croissance mondiale. « La Chine dispose d’une bonne marge pour stimuler son économie (baisse de taux, programme d’investissements), un constat qui est vrai dans plusieurs autres marchés émergents (Brésil, Mexique, Inde) qui ont des taux réels positifs. C’est la raison pour laquelle nous sommes actuellement relativement optimistes pour ces marchés durant les prochains mois », indique Christopher Govaerts.

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